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samedi 25 février 2012

Je ne parlerai pas de la grève étudiante...

Il y a très longtemps que je n’ai pas pris le temps d’écrire sur mon blogue qui se veut un moyen sans prétention, juste pour le plaisir, d'exprimer mes réflexions.

Or, depuis plusieurs jours, les nouvelles rapportées entourant la grève étudiante m’ont inspiré quelques lignes.

Je trouve que l’on entend beaucoup parler de la grève, mais pas beaucoup de la situation des étudiants. Je n'ai donc pas à me prononcer sur les moyens qu'ils ont utilisés pour se faire entendre car ce n'est pas le sujet et je ne voudrais surtout pas passer à côté de l’essentiel.

Je ne me prononcerai pas non plus sur l'augmentation annuelle qui en soit peut sembler innocente. Je veux plutôt parler d’un ensemble de variables, de l’effet cumulé d’une série de décisions qui, mises en commun, donnent une orientation qui comporte des risques bien réels pour l’avenir du Québec.

Dans une économie du savoir, vous conviendrez comme moi que l’accès à l’éducation semble incontournable. Pour demeurer ou devenir compétitif dans l’économie mondiale, le Québec ne doit-il pas miser sur des expertises, des talents artistiques et des innovations ? Et, croyez-moi, il n’y a rien de magique dans le processus. L’instruction à elle seule n’est pas forcément suffisante. Il faut cultiver sans relâche des compétences comme l’ingéniosité, l’esprit entrepreneurial et la rigueur. Toutefois, sans une main-d’œuvre qualifiée, je peux vous dire qu’il manquera certainement l’ingrédient principal à la recette pour faire lever le gâteau. Cela demande des techniques, des baccalauréats, des maitrises, des doctorats, des gens compétents, créatifs et instruits. Ça, c’est l’avenir de nos entreprises, de notre fonction publique, de notre économie… et par conséquent, des services sociaux que le Québec sera encore en mesure d’offrir grâce à la qualité (on ne pourra plus compter sur la quantité) de sa population active.

Ok. Maintenant que la table est mise, nous pouvons parler des étudiants. Ces étudiants doivent composer avec une hausse considérable du coût de la vie et du logement, et ce, à un moment où les familles essaient encore de se remettre de la crise économique de 2008. À ces défis s’ajoutent la décision du gouvernement de convertir le peu de bourses étudiantes qui étaient accessibles en prêts. Les étudiants entreront dans l’économie avec une partie de leur revenu disponible amputée. Si les taux d’intérêts restent stables, (imaginez les dégâts si les taux devaient monter à 7% ou 8%) plusieurs d’entre eux se retrouveront avec l’équivalent d’un paiement de voiture à rembourser jusqu’à…35 ans voire 40 ans. Ils devront à travers cela, composer avec d'autres augmentations du coût de la vie, fonder une famille, épargner pour leurs propres vieux jours, payer plus d’impôts pour essayer de maintenir les programmes sociaux, assurer des soins de santé à leurs proches et assurer l'instruction de leurs propres enfants…Gros mandat !

Je ne cache pas mon inquiétude, mais comme je suis une éternelle optimiste, je me dis que ce n’est qu’un énorme défi auquel nous avons forcément, et collectivement des réponses. Je ne suis pas convaincue que l’une de ces réponses se trouve dans une augmentation annuelle des frais de scolarité. Elles se retrouvent dans une vision de société, dans des orientations qui prennent forme dans des mesures concrètes pour favoriser les conditions gagnantes qui mèneront à la prospérité du Québec. L'éducation en est une.

Je suis d’accord pour dire qu’envisager toute l’optimisation qu’il y a à faire dans les dépenses à valeur non ajoutée de l’administration publique demandera une grande dose de courage. Mais refiler ainsi la facture de cette non-efficience aux étudiants dans un moment où, leur famille et eux, ont sérieusement besoin de support…je ne suis pas convaincue que ce soit une solution gagnante, ni pour eux, ni pour nous tous.

Ah oui, autre chose en terminant. À ceux qui ont sorti l’argument de la facture de téléphonie cellulaire, je réponds que l’avenir du Québec dépend aussi de notre capacité à embrasser le virage technologique dans les organisations comme ailleurs. Je ne pense donc pas que l’on puisse reprocher aux étudiants de ne pas pouvoir se passer de leur téléphone intelligent, pas plus que l’on ne pourrait se passer de la télévision ou du téléphone conventionnel. Cette évolution est nécessaire et majeure. J’ose même espérer que l’on pourra compter sur eux pour forcer nos organisations à les suivre dans ces progrès technologiques.

Voilà simplement la réflexion que j’avais envie de partager avec vous en ce samedi après-midi enneigé. Bon, maintenant, je vais jouer dehors avec mes mousses...